![]() |
||
En 1958, Jean Caillas, alors gérant de la société Jicey France, décide de construire des bateaux de plaisance. C'est le début d'une décennie d'activités nautiques marquée par les fameux runabouts Espadon et la participation à de nombreuses compétitions sportives qui feront la gloire de la petite entreprise viroflaysienne. Au mois de mai 1959, les premiers runabouts Espadon 'trois places' sont exposés sur le stand Jicey à la Foire de Paris et les premières commandes historiques sont prises. L'aventure peut alors commencer. Pour la petite histoire, on retiendra que le tout premier client est un certain Monsieur Burlet, plongeur aventurier de son état parti à la recherche du trésor de Rommel. Il est livré en septembre 1959. Suit en Octobre 59, le Salon Nautique de Paris, qui à l'époque avait lieu en même temps que le salon de l'automobile, sur les quais de Seine en face du Grand Palais. Une dizaine de commandes sont prises à cette occasion. Etant convaincu que la puissance du Renault était trop limitée pour la pratique du ski nautique, Jean Caillas cherche alors une motorisation plus importante compatible avec le volume disponible dans la coque. Un accord est alors passé avec Simca, qui commençait à s'intéresser au motonautisme (Renault avait sorti son propre runabout qui fut un flop commercial). Cinquante moteurs seront livrés par an, et à un prix très intéressant. En décembre 1959 nait une nouvelle 'Organisation Syndicale des Constructeurs de Bateaux de Plaisance'. Elle entre immédiatement en conflit avec l'ancienne (celle du salon d'octobre). Une nouvelle exposition voit alors le jour, inaugurée au CNIT par le Général de Gaulle et Eric Tabarly. Jicey y loue un grand espace, Monsieur Favé tiend le stand et en 10 jours, quarante commandes fermes seront prises. Entre le salon d'octobre 59 et celui de janvier 1960, Jicey modifie sensiblement le pont, afin de permettre l'embarquement de cinq personnes au lieu de trois. Le siège avant, transformable en couchette, ce qui était très en vogue à l'époque, propose maintenant un passage pour les skis. A partir de 1960, Jicey va exposer chaque année au salon de janvier limitant le nombre de commandes à 50 ; plafond des moyens de production de l'usine. A chacune des expositions, la qualité et le niveau d'équipement sont améliorés afin de doper les ventes et d'inciter les anciens clients à changer leur Espadon. Toujours à la recherche d'une plus grande puissance réclamée par les clients, Jicey passe un accord avec Ford pour la fourniture d'un nouveau V6 deux litres (équipant la Ford Taunus 20M TS). Ce n'est qu'à partir de 1965 que les deux modèles seront exposés, et ce sous l'appellation Espadon 1300 et Espadon 2000. Malheureusement, fin1965 le régime fiscal de la plaisance change. En effet jusque là tous les bateaux ansi que tout le matériel destiné à un usage mer étaient exonérés de taxes. Brusquement le Ministère des Finances décide d'appliquer une TVA de 33% sur tous les bateaux de plaisance. Jicey exposera donc encore dans quelques salons afin de liquider ses stocks. Il restait en effet de quoi construire une quarantaine d'Espadon. En 1965, deux bateaux uniquement destinés à la compétition seront construits dans l'usine de Viroflay. Il s'agissait de deux coques spécialement étudiées par Renato Levy, un architecte naval italien considéré à l'époque comme l'un des meilleurs du monde. En fait, seule la carène fut dessiné par Levy ; le pont monoplace qui donna au bateau ces magnifiques lignes fut dessiné par Jean Jacques Caillas, qui n'avait que 22 ans à l'époque. La mécanique était réalisée autour de moteurs BMW TISA que Jean Caillas avait réussi à obtenir après bien des tractations auprès de l'usine BMW grâce à l'appui de Charles Pozzi, s'agissant de matériel destiné uniquement à leurs propres voitures de compétition. Deux systèmes de transmission furent élaborés : l'un avec une embase relevable, l'autre avec un arbre d'hélice classique. |
|
|
![]() |